09/05/2011 | Dans le courant, la vibration de la source
L’eau
Avant, il y a l'eau.
Après, il y a l'eau ;
durant, toujours durant.
- L'eau du lac ?
- L'eau de la rivière ?
- L'eau de la mer ?
Jamais l'eau sur l'eau.
Jamais l'eau pour l'eau ;
mais l'eau où il n'y a plus d'eau ;
mais l'eau dans la mémoire morte de l'eau.
Vivre dans la mort vive
entre le souvenir et l'oubli de l'eau,
entre
la soif et la soif.
L'eau entre
Cérémonie.
L'eau s'installe
et coule :
Fertilité.
Toujours l'eau pour l'eau.
Toujours l'eau sur l'eau.
Abondance.
- Le désert fut ma terre.
Le désert est mon voyage, mon errance.
Toujours entre deux horizons ;
entre horizon et
appels d'horizons.
Outre-frontière.
Le sable brille comme l'eau
dans la soif inextinguible.
Tourment que la nuit endort.
Nos pas font gicler la soif.
Absence.
- L'eau du lac ?
- L'eau de la rivière ?
- L'eau de la mer ?
Viendra, bientôt, la pluie
pour laver l'âme des morts.
Laissez passer les ombres brûlées,
les matins aux arbres sacrifiés.
Fumée. Fumée.
EDMOND JABES
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