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...pratiquer la photographie sans se poser la question de sa réalisation technique, c'est laisser une machine s'emparer de sa sensibilité.
Si la notion même d'Art impose l'idée d'abandon, l'artiste ne doit jamais en revanche se retrouver soumis. L'intérêt de la pratique de la photographie en argentique comme représentation et confrontation au réel est dans l'expérience aveugle qu'elle propose de sculpter la brume, dans sa capacité à l'accident. L'arrivée du numérique occulte ces aspects de cette pratique, elle a conforté les professionnels dans leur illusion: la prévisualisation, qu'elle soit maitrisée techniquement comme avant l'arrivée du numérique, ou immédiate comme avec celui-ci, ne changent rien à l'affaire et diminuent la pratique en l'emprisonnant. La pratique du laboratoire permet de rompre avec cette immédiateté trompeuse et de mettre à l'épreuve du temps ce que l'on essaie d'y extraire.
L'art de la photographie tient davantage d'une danse qui vise et interroge un processus d'espace et de vision que de la mise à plat d'une projection de notre imaginaire. L'invisible servi par l'imaginaire est inimaginable.
Je perfore le temps, je fais des trous dedans, je lie les trous entre noirs et blancs...