14/07/2006 | Jardin à Montrouge
Aux Parques
Accordez-moi, puissantes, un seul été
Et un automne où mûrir mon chant,
Pour qu'alors, assouvi par le plus doux des jeux,
Plus volontiers meure mon cœur.
L'âme qui dans la vie n'eut pas son droit divin,
Là-bas non plus n'aura pas de repos, dans l'Erèbe;
Mais si, un jour, ce qui est mon désir,
Si ce qui est sacré s'accomplit, le poème,
Bienvenue à toi, calme pays des ombres.
Tu me verras content, si même alors mon chant
Ne m'accompagne pas. Une fois j'aurai vécu
Comme vivent les dieux. Il n'en faut pas davantage.
Friedrich Hölderlin traduit par Guillevic. publié dans FLORILEGES.PAP.1991
Poèmes Hölderlin/ Heine/Rilke/ Trakl
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